Bien vieillir ensemble

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Bien vieillir ensemble

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Publié le 13 avril 2018
Modifié le 16 novembre 2018
Résumé actualité
L’amphithéâtre Bernard-Montergnole de l’ICM était bondé lors du temps fort organisé par la Ville autour du “Bien vieillir”.
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Bien Vieillir à echirolles
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Lors de son discours d’introduction, le maire a souligné la question fondamentale de l’isolement. “La dépendance et la perte d’autonomie restent deux sujets très sensibles. Si la loi a permis de nombreuses avancées, il n’en demeure pas moins, qu’avec l’allongement de l’espérance de vie, il est à prévoir une proportion grandissante de personnes âgées nécessitant d’être accompagnées. Dans cette perspective quelles peuvent être les évolutions de demain pour faire face à ce phénomène ?” Renzo Sulli a rappelé qu’Echirolles “prête la plus grande attention aux anciens. Il y a ici un service spécifique, 110 personnes qui travaillent sur le secteur des personnes âgées, et nous disposons de 3 Ehpad”.

Les enjeux du vieillissement

Le professeur Pascal Couturier, responsable du pôle gérontologie et gériatrie du CHU Grenoble-Alpes, a exposé les enjeux à venir sur la question du vieillissement. “On est obligé d’avoir une réflexion sur la population vieillissante. Il y aura bientôt plus de sujets âgés que de sujets jeunes. Ce qui frappe, c’est l’éruption du grand âge. La population des plus de 85 ans augmente de manière significative. Ce qui m’intéresse, c’est l’espérance de vie à un certain âge. A 75 ans, savoir que 50 % des personnes vont vivre encore quinze ans. Vous vous rendez compte de la forte perspective d’être nonagénaire !”

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Bien Vieillir à echirolles
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Le professeur Pascal Couturier, responsable du pôle gérontologie et gériatrie du CHU Grenoble-Alpes.

Un optimisme qui ne fait pas oublier un enjeu essentiel : “La perte d’autonomie est un réel problème de santé publique. C’est naturel d’acquérir des dépendances quand on vieillit. Quand ce sont des problèmes de charpente, ça va ! Il y aussi des secteurs où l’on est efficace mais pas tant, comme la vue et l’audition. De même pour les maladies mentales : le gain d’espérance de vie sans maladie mentale ne s’exprime pas de manière évidente depuis plusieurs décennies. Il existe des pathologies neurodégénératives qui vont toucher un contingent au-delà de 80 ans assez important. Mais toutes les personnes ne deviennent pas détériorées. Ça ne concerne que 30 % de la population. C’est beaucoup, mais ce n’est pas 75 % des gens qui ont de l’ostéoporose ou de l’arthrose. Cette augmentation de dépendance entraîne un besoin d’aide qui va s’exprimer en nombre. En France, ce sont 6 millions de personnes qui demandent de l’aide.”

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Les questions des Ehpad

Dans les sujets évoqués lors des échanges, les établissements d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes sont revenus au centre des questions. “Combien la Sécurité sociale donne de prise en charge ? Quelles sont les procédures juridiques quand les moyens ne sont pas suffisants ? On entend que ce sont les enfants et petits-enfants qui vont payer !”

 

Le professeur Pascal Couturier précise que “le financement est tripartite. La partie de prise en charge par la Sécurité sociale est au moins aussi importante que la part que la personne va payer elle-même. C’est-à-dire environ 65 euros par jour dans les structures de la région. Et il y a une contribution du département qui va participer au coût d’un lit. Un lit coûte 7 000 euros, et la personne qui va aller dans cet Ehpad paie 65 euros par jour, c’est-à-dire 2 200 euros. Mais il faut déjà les avoir ! Et quand on ne peut pas, c’est l’aide sociale qui vient, et l’aide sociale va se payer ultérieurement sur les biens, les successions… C’est une enveloppe importante, et beaucoup de personnes renoncent à faire l’étude et à monter un dossier. Mais vous avez des relais dans les communes qui sont là pour vous expliquer”.

La clef de la citoyenneté

La deuxième partie des débats concernaient l’engagement citoyen des anciens. Jean Giard, ancien député de l’Isère et fondateur de l’association Alertes, invité lors de cette journée, a exprimé l’importance de s’engager pour soi, mais aussi pour les autres. “Après des années d’activité, on peut avoir l’impression d’inutilité. Mais si le vieillissement est une réalité physique, l’âge est une construction sociale. Et jour après jour, j’apprends à vieillir. Bien vieillir, c’est vieillir citoyen, et vieillir citoyen, c’est vivre, mais c’est également participer.”

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Jean Giard, ancien député de l’Isère et fondateur de l’association Alertes.
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Jeannette Rebattet
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Jeannette Rebattet, figure du conseil consultatif des retraités.
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C’est pourquoi, ajoute Jean Giard, “il nous faut soutenir toutes les initiatives qui contribuent à changer profondément le regard sur le vieillissement afin de donner à chacun la possibilité de s’exprimer. Vieillir citoyen, enfin, c’est résister, c’est faire face et pas seulement faire avec ! C’est résister face à l’aggravation des inégalités. Nous avons, même nous les personnes âgées, un monde à inventer ensemble”.
Même enthousiasme de la participation pour Jeannette Rebattet, figure du conseil consultatif des retraités (CCR) : “Avec le CCR, si j’ai beaucoup donné, j’ai aussi énormément reçu. J’ai découvert plus profondément le sens de mon vieillissement. C’est en avançant en âge que mon action de citoyenne a enrichi le sens de mon existence.”

MB

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