Une œuvre sculpte la cour du lycée professionnel Thomas-Edison

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Une œuvre sculpte la cour du lycée professionnel Thomas-Edison

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Projet éducatif de territoire
Publié le 4 mai 2018
Modifié le 4 mai 2018
Résumé actualité
Intitulée “Pavillon Fuller”, la réalisation plastique du danseur-chorégraphe Jordi Galí a fait l’objet d’un “chantier de création participatif”. Sa fabrication et sa mise en volume ont mobilisé dix-huit élèves.
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Un “drôle d’oiseau” suspend son envol au centre de la cour du lycée. Une structure composée d’un axe vertical central et de trois auvents en bois, qui s’élèvent à l’aide d’un système de cordage sophistiqué. L’objet insolite, singulier, visible depuis la rue, qui accueille désormais la communauté éducative et tout visiteur de l’établissement, est une création imaginée par le danseur-chorégraphe Jordi Galí, de la compagnie Arrangement provisoire (1), dans le cadre d’un chantier artistique et pédagogique participatif. C’est le fruit “d’un partenariat de longue date entre le lycée professionnel et La Rampe-La Ponatière afin d’ouvrir les élèves aux arts vivants”, dit Jacky Rocher, le directeur de la salle de spectacle échirolloise.

Détente corporelle et construction

Dix-huit élèves de deux classes de seconde et première de la filière maintenance des équipements industriels (MEI) ont participé au projet au sein de l’établissement, durant trois jours. Cinq enseignants — Jérôme Sobota (maths), Bernard Bonafé (maths), Fatima Benchine (français, histoire-géographie), Sébastien Gasc (maintenance), Cédric Morin (arts appliqués) — ainsi que le conseiller principal d’éducation Patrick Gaxotte ont accompagné la démarche. “Chaque séance démarrait par des étirements, une détente corporelle, se poursuivait par des étapes de construction de la structure”, explique Jordi Galí, qui était assisté de Katia Mozet.
L’œuvre intitulée “Pavillon Fuller” s’inspire du concept de tenségrité de l’architecte-designer américain Richard Buckminster Fuller et de la danse serpentine de la danseuse-chorégraphe Loïe Fuller”, sa compagne. Il faut savoir, pour l’histoire, la cohérence et la pertinence du projet, que Thomas Edison, inventeur, scientifique et industriel américain, avait invité la danseuse à se produire sur la scène du premier studio de cinéma en 1893 !

L’art rassemble

Dans un jeu de forces alliant tensions et compressions, la structure installée pour plusieurs mois dans la cour est amarrée à des poteaux pour l’empêcher de tomber face au vent, mais “elle peut s’auto-équilibrer, précise Jordi Galí. Je la conçois comme un point de repère, une sorte de kiosque, un lieu de convocation et de lien social”. Sa conception a été testée plusieurs fois, dans un centre d’hébergement et d’urgence à Paris, au centre de développement chorégraphique La Briqueterie à Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne, au lycée professionnel Georges-Lamarque à Rillieux-la-Pape dans le Rhône...
Ce projet collaboratif a reçu le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), de La Rampe-La Ponatière et de la Ville d’Echirolles, du centre de développement chorégraphique national Le Pacifique à Grenoble, bien-sûr du lycée. “Il valorise l’engagement des élèves, ajoute Emmanuelle Vernet-Abaibou, la proviseure du lycée. Il a créé des échanges, un dialogue nouveau entre professeurs et élèves, une rencontre privilégiée avec l’artiste. L’art rassemble, participe à raccrocher des élèves aux apprentissages. Chacun et chacune peut trouver sa place dans un espace de création. C’est très enrichissant pour la vie de l’établissement”.
L’assemblage des éléments et l’élévation du pavillon a eu lieu fin avril. Une inauguration en présence notamment de Catherine Bolze, conseillère régionale Auvergne-Rhône-Alpes, déléguée à la formation initiale et aux lycées, de différents partenaires, d’enseignants et d’élèves. Un pot, servi par des membres de la Maison des lycéens (ex-foyer socioéducatif), a clos l’événement.

JFL

(1) Depuis 2016, les danseurs-chorégraphes Jordi Galí et Vania Vaneau, de la compagnie Arrangement provisoire, sont les artistes associés du centre de développement chorégraphique national Le Pacifique à Grenoble.