Journées du patrimoine : la ville sous toutes ses facettes
L'hôtel de ville comme vous ne le connaissiez pas
Le week-end dernier à Échirolles, les plus curieux d’entre vous ont poussé les portes de lieux parfois confidentiels de la ville. En effet, dans le cadre des 42èmes Journées européennes du patrimoine, la mairie ouvrait les portes du service documentation-archives pour une découverte des coulisses de leur travail. 190 ans d’histoire de la ville, présentés par deux agentes du service samedi matin, sous forme de séries de documents illustrant la richesse du patrimoine architectural échirollois.
Deux séances permettaient à une vingtaine de curieux de visiter les sous-sols de l’hôtel de ville et de découvrir les anciens registres cadastraux et autres anciens documents gardés précieusement dans quatre salles différentes, « toutes réglées entre 18 et 20 degrés », expliquait Constance Picque, archiviste-documentaliste à la mairie. « Ici, nous gardons des documents datant de la naissance d’Échirolles, en 1833, certains ad vitam eternam, et certains que nous ne gardons qu’un an », détaillait Émilie Tolu, cheffe du service. Photos, écrits, cadastre, plans, et autres documents passaient entre les mains des visiteurs d’un jour, les yeux étonnés et les oreilles attentives aux nombreuses anecdotes contées par Émilie. Saviez-vous qu’en 1900, on prenait le tram électrique sur le cours Jean-Jaurès, sur la ligne Grenoble-Varces ?
La Viscose et ses talents créatifs
Samedi après-midi, il fallait prendre la direction de la Viscose pour déambuler dans les rues de l’ancienne cité ouvrière, en compagnie de deux « enfants » du quartier, Maurice et Alain. « Nous avons vécu de nos 0 à nos 25 ans ici, avec nos parents qui travaillaient à l’usine. Ma mère y est restée 44 ans », détaille Maurice, la larme à l’œil en passant devant son ancienne maison. « Chaque maison a son histoire. Nous étions une cinquantaine de nationalités, tout le monde se connaissait, nous passions beaucoup de temps dehors, dans nos jardins, à la chapelle ou aux lavoirs », explique Maurice, qui se souvient avec détail de la grève de 1953. Les visiteurs, certains venus de la région parisienne et en vacances dans l’agglomération, écoutaient avec attention les propos de ces deux anciens, avant de prendre la direction du musée de la Viscose, ouvert pour le week-end, qui proposait un atelier de cyanotype sur tote bag en coton, procédé photographique monochrome négatif ancien. L’atelier, animé par Diane Étienne, de L’Atelier Mille Lieues, réunissait une vingtaine de participants sur les deux jours, permettant de créer son propre motif et de repartir avec son sac. En fin de journée, le musée accueillait les joyeux musiciens de l’Écho d’Échirolles, qui terminaient leur déambulation musicale dans les rues de la Viscose.
Musique, histoire et chevaux au vieux village
Si vous aviez encore un peu d’énergie, il fallait ensuite filer à l’église Saint-Jacques du vieux village, pour assister à un concert des jeunes organistes en herbe du bassin grenoblois et un récital de Grégoire Lecourt, organiste. Un concert que n’aurait pas manqué Paul Garde, 95 ans, fils du propriétaire de cet orgue installé depuis 2012 à Échirolles pour sa « troisième vie ». Dans l’église, les applaudissements nourris des spectateurs prouvaient leur intérêt pour cet instrument hors norme.
Enfin, dimanche matin, vous aviez l’occasion d'ouvrir les portes du centre équestre l’Étrier du Dauphiné, mais aussi de découvrir une exposition proposée par le Graphe, sous la halle Giroud. Ainsi, c’est la famille de Charles Renauldon, baron, notable, maire de Grenoble et châtelain échirollois (1757-1824) que proposait de découvrir l’association férue d'Histoire à travers divers panneaux installés sous la halle Giroud. L’alliance du club équestre et de l’association échirolloise permettait aux curieux d’apprécier la venue de cavaliers en costume d’époque et leurs chevaux, concluant un week-end riche en découvertes et animations.