Ils ont graffé La Viscose à la manière de (et avec) Petite Poissone
Petite Poissone à La Viscose
Vous vous êtes sûrement déjà arrêté dans une rue en France pour lire les textes, souvent poétiques, engagés ou féministes, de la street artiste grenobloise Petite Poissone, adepte de collage urbain. Eh bien, maintenant, vous pourrez admirer, sur le banc en S de La Viscose, ceux écrits par les participant-es à l’atelier écriture et graff proposé par Le Tracé ce mardi 28 octobre. Petite Poissone, qui anime régulièrement des ateliers pour des publics variés, proposait en effet un atelier d’écriture le matin dans la nouvelle salle du musée Géo-Charles à une vingtaine de curieux-ses et amoureux-ses des mots.
Détourner la langue française
Ainsi, par petit groupe, on se lançait dans un brainstorming de transformation d’expressions françaises, de mélange des mots, de phrases percutantes… Chacun avait libre cours pour exprimer un sentiment, un engagement ou une simple envie d’apostropher le passant, toujours de façon respectueuse. Et puisque Petite Poissone a le sens du verbe et aime les rencontres et les gens, c’est naturellement qu’elle donnait ses conseils aux petit-es comme aux grand-es. Notamment à Sélène, 10 ans, venue avec son frère et sa mère, lectrice assidue et aux mille idées, qui a particulièrement apprécié l’atelier : « J’ai adoré chercher des idées de mots, et je suis fière de voir nos phrases sur le banc, ça nous permet de dire ce qu’on a dans la tête ».
Redonner vie à la place
Le lieu où ont été installés les pochoirs, imprimés par Petite Poissone avant d’être peints à la bombe, n’a pas été choisi au hasard. « On s’est dit qu’on allait positionner ces phrases sur le grand banc, pour que les automobilistes ralentissent, et que chacun puisse y trouver de la poésie », expliquait Alice Assouline, chargée des publics au TRACé. Sentiment partagé par Bertrand Bosco, chef de cohésion sociale et urbaine chez Alpes Isère Habitat (AIH), qui aimerait redonner vie à cette place du quartier. « Ça passe par ces ateliers, le développement de la participation habitante, notamment avec les plus jeunes. » Après avoir installé de nouveaux jeux il y a quelques semaines, c’est donc un espace un peu plus poétique qui est proposé aux habitant-es du quartier.
Une autre approche de la langue
Un moment apprécié par les participant-es, dont certain-es -notamment les plus jeunes- étaient déjà sensibilisés au street art. La plupart d’entre-eux assuraient ainsi connaître de nombreux graffs de l’agglomération grenobloise, quand d’autres se remémoraient l’exposition Banksy du mois d’avril dernier à la salle des fêtes de la ville. Quant à Petite Poissone, si elle a apprécié ce moment d’art partagé, elle a aimé accompagner dans ces créations ces petits groupes d’artistes en herbe. « L’atelier donne une autre approche de la langue française, permettant de se la réapproprier en inscrivant un message dans la rue. La langue sert aussi à ça, à s’exprimer et dire ce qu’on pense, de façon parfois détournée. » Vous pourrez d’ailleurs retrouver de nouveaux mots, (pro)posés par l’artiste ce vendredi à l’arrière du banc, rue du Douro.
