Comment va le monde ?

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Comment va le monde ?

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Centre du graphisme
Publié le 7 juin 2017
Modifié le 7 juin 2017
Résumé actualité
On peut visiter les œuvres de Kinton aux Moulins de Villancourt, jusqu’au samedi 24 juin. “Genre humain, l’expo qui gratte”, une vision sociale et politique — critique — de l’art, d’un certain état de la planète et ses humains.
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“Je présente quelque 300 pièces plastiques, vingt ans de travail, de 1981 à 2001, reliés à ma production actuelle”, dit Philippe Quinton, Kinton de son nom d’artiste contemporain, qui a été professeur d’arts plastiques, professeur de sciences de la communication et de l’information et directeur de l’Institut de la communication et des médias à Echirolles, designer graphique “socialement engagé” et président du Centre du graphisme. Plus qu’une rétrospective, “c’est une vue d’ensemble, une remise en visibilité”, en même temps qu’une confrontation de créations regroupées par séries thématiques a priori “assez différentes dans leurs principes et modes de fabrication, mais qui partagent toutes des questionnements profonds ou futiles sur nos vies d’humains en société”. Objets-images, images en relief, sculptures, installations, constructions diverses avec des composants et matériaux très hétérogènes : plaques, boîtes fermées, instruments de musique remaniés, jeux d’optique, de sons ou de lumière, suspensions, bois, pierre, béton, métal, papier, plastique... “C’est une exposition bienvenue, pour ce qu’elle dit de la pensée et ce qu’elle donne à penser, une manière de mettre en débat public et de combattre la morosité, une société normée, calibrée”, affirme Diego Zaccaria, délégué général de l’association Centre du graphisme et de la communication visuelle.

Des œuvres participatives

D’œuvre en œuvre, de force en force, certaines nous attirent, d’autres nous repoussent. Les œuvres de Kinton posent leurs conditions, leur environnement, leur atmosphère. Nous gravitons. Il y a une physique de la création, un univers dans la complexité du jeu (je), des propositions, des références, des signes, des formes symboliques, qui ne se donnent jamais totalement au regard. Le visiteur est invité à aller au-delà des apparences artistiques, culturelles, sociétales, au-delà de ses perceptions ou de ses images mentales, de ses réactions émotionnelles, de ses préférences ou jugements. On peut toucher des œuvres, actionner un élément, écouter, sentir. Le visiteur devient acteur physique de l’œuvre. Il est dans le processus de réflexion et d’interpellation de l’artiste. Une complicité énergique s’établit entre le dispositif et “l’action interprétative du public”. Kinton de préciser : “Vous pouvez vous demander, «Est-ce du lard ou du cochon ?», mais c’est vous qui faites le sens. Je pose des questions, chacun se les approprie.”
L’artiste est volontiers transgressif, “grinçant et décapant”, déployant une liberté critique et “une capacité d’indignation permanente”. Il ajoute : “J’ai des choses qu’on ne peut plus sortir car obsolètes ou face à une réalité qui est pire. Je me trouve parfois obligé de me freiner, dans la situation de ne plus montrer ce que je veux… La liberté, c’est pas gagné !”

JFL

Moulins de Villancourt : 116, cours Jean-Jaurès.
Ouverture du mardi au samedi, de 14 h à 19 h.
Nocturnes les jeudis 8 et 15 juin, jusqu'à 22 h.

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Philippe Quinton et Diego Zaccaria
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De gauche à droite : Philippe Quinton (Kinton) et Diego Zaccaria, délégué général de l’association Centre du graphisme et de la communication visuelle.