Climat : le Forum 21 s’emballe

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Climat : le Forum 21 s’emballe

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Concertation
Publié le 7 février 2018
Modifié le 20 novembre 2018
Résumé actualité
“Le climat change, comment s’adapter ?”, tel était le thème du récent Forum 21, qui a éclairé les enjeux et conséquences de dérèglements qui ne vont que s’accroître... si l'on n'agit pas rapidement ! Soixante-douze participants ont échangé des idées d’actions locales au sein d’ateliers.
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Nul doute que le réchauffement planétaire et les changements climatiques à un rythme soutenu inquiètent. Ces sujets attirent et mobilisent manifestement. Le Forum 21 qui s’est tenu à l’hôtel de ville en a été une fois de plus la preuve. La rencontre a représenté une véritable opportunité pour décrire les définitions, les enjeux et conséquences écologiques, économiques, politiques, sanitaires et sociaux, de dérèglements observés aujourd’hui et de leur accélération estimée jusqu’à la fin de ce siècle. Les échanges avaient aussi pour objectif “d’alimenter notre diagnostic du changement climatique sur le territoire échirollois — quelles formes prend-il et quels ressentis en avons-nous ? —, afin de définir un plan d’actions pour s’adapter aux évolutions”, a expliqué Agnès Quesne, du service municipal “vie durable”.

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Le maire, l'adjoint et la représentante de l'agence régionale lors de l'échange collectif
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Le maire Renzo Sulli et Daniel Bessiron, adjoint au développement durable, aux côtés d'Anne Luminet, de l’agence régionale Auvergne-Rhône-Alpes énergie environnement, et Agnès Quesne, responsable du service municipal “ville durable”.
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L'assistance lors de l'échange collectif
Texte

La ville s’échauffe

En introduction, le maire Renzo Sulli et Daniel Bessiron, adjoint au développement durable, ont résumé les engagements de la Ville d’Echirolles dans la transition énergétique et le processus de réduction des gaz à effet de serre, la préservation de l’environnement et de la biodiversité en ville, l’aménagement du territoire ou encore l’amélioration de l’habitat. Ceci dès les années 2000 et l’Agenda 21 local, suite à une première “charte d’écologie urbaine” en 1995. “Nous sommes toutes et tous acteurs, nous devons continuer à lutter, faire preuve de volonté et d’innovation”, ont souligné les élus, convaincus “de l’ampleur de la tâche et des responsabilités collectives”, d’un nécessaire partage, tant de la détermination des Etats et des collectivités territoriales que des idées et bonnes pratiques quotidiennes des citoyens et citoyennes.

Anne Luminet, de l’agence régionale Auvergne-Rhône-Alpes énergie environnement, a alors apporté son expertise. Des éclairages sur les tendances climatiques, leurs impacts constatés dans le monde ou à l’échelle régionale (notamment d’après des mesures de la station météo à La Côte-Saint-André), voire locale, ont parfois surpris l’assistance. La hausse de 2,1° des températures moyennes et des sécheresses depuis les années 80, ou l’augmentation des épisodes de fortes chaleurs, sont entendues. En revanche, un quizz a révélé une croissance de 2,7° de la température moyenne estivale à Echirolles depuis soixante ans. Une tendance qui a échauffé la salle. De même l’information, selon laquelle l’été 2003 sera l’été moyen à nos latitudes en 2050, a fait frémir.

Le “bonheur intérieur brut échirollois”

Des petits groupes se sont ensuite formés pour rejoindre des ateliers. Des tableaux affichaient trois axes de réflexion : “Aménagement de la ville”, “Adaptation des modes de vie”, “Ressources naturelles et biodiversité”. Munis de post-it et gommettes, les participants ont suggéré des actions à mener localement, de nombreuses déjà mises en œuvre à renforcer. Ce “brainstorming” a fait émerger des idées communes, toujours bonnes à remémorer : investir dans les énergies renouvelables et le photovoltaïque ; végétaliser les toitures, adapter les logements, particulièrement au profit des personnes âgées ; construire avec des matériaux plus performants, moins polluants ; restreindre l’emprise au sol de l’habitat ; aménager plus d’espaces verts, ombragés ; limiter les surfaces minérales noires ou sombres ; développer les transports en commun, les pistes cyclables, favoriser les déplacements doux, la marche active ; mieux trier et valoriser les déchets ; adapter nos modes de vie à domicile ; consommer localement ; adapter nos horaires de déplacements, de loisirs, et pourquoi pas de travail en périodes de fortes chaleurs ; respecter la biodiversité, en luttant contre la prolifération d’espèces nuisibles (moustique tigre) ; interdire l’exploitation du sable et des graviers de la colline verte…
Une proposition a retenu l’attention : lancer la création du “bonheur intérieur brut échirollois” ! Un guide des bonnes pratiques est envisagé. Un compte rendu des discussions sera adressé aux participants. “C’est un travail réfléchi, visionnaire, qui demande de l’effort et du temps. La dynamique, enrichissante, est engagée”, a commenté Daniel Bessiron. Elle devra se prolonger dans les projets de la Ville, les différentes instances de concertation, comme les comités consultatifs énergie et déplacements existants.

JFL

Ce qu’ils en disent

Sophie Freyermuth
“En tant que citoyenne, je suis sensible à ce qui se met en place dans ma ville, particulièrement face au dérèglement climatique. Le thème, tellement complexe, de cette rencontre est une très bonne initiative. Beaucoup de solutions ne dépendent pas que d’Echirolles. Face aux enjeux, je ressens une forme d’impuissance, alors que l’urgence est là ! Il faut se saisir de chaque idée, aucune n’est saugrenue, c’est l’échange sans tabou qui est intéressant.”

Jean-François Monteilh
“C’est difficile, on se heurte à des sujets qui demandent beaucoup d’expertise, mais on est motivés ! C’est très variable car il y a des thèmes anodins et d’autres beaucoup plus profonds, qui recouvrent la responsabilité individuelle ou collective, des échelles sur lesquelles l’individu pèse peu, surtout lorsqu’elles croisent de puissants lobbies. En tout cas, je remarque une volonté politique locale et une participation individuelle qui font espérer.”

Josyane Giroud
“Les échanges comme la conférence de la représentante de l’agence régionale étaient passionnants. Je suis très satisfaite de ce qui est ressorti des discussions en ateliers. J’ai appris plein de choses et ça me réconforte plutôt. Il faut être optimiste, il y a des actions en France. On doit tous partager la responsabilité de transmettre la lutte contre le réchauffement climatique aux nouvelles générations. C’est un enjeu pédagogique important aujourd’hui.”

Gilbert Laslaz
“C’est la première fois que je participe à un Forum 21. C’est un bon remue-méninges ! Je regrette que le fait de voter quelques actions parmi tout ce qui a été suggéré et débattu dilue un peu les propositions les plus originales, voire novatrices. Il faut repenser nos modes de vie de manière significative, même celles qui peuvent avoir des conséquences familiales à aménager. Ce sont des questions complexes, mais les ateliers en petits groupes ont permis à chacun de pouvoir s’exprimer. Il faut expliquer les enjeux, les conséquences, pointer nos contradictions, pour mieux les appréhender et les partager. Ça ouvre les consciences, on s'interroge !”

Hamza Zouhir
“Les jeunes, nous avons un rôle important à jouer. Nous devons participer sans attendre à la lutte contre le réchauffement de la planète, pour notre génération et pour les générations futures. J’ai trouvé les discussions et les ateliers très enrichissants. Certaines informations ont été un choc. Ça fait plaisir d’entendre des gens proposer autant d’idées et d’actions.”

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L'ensemble des participants
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L'ensemble des participants avant le repas partagé en clôture du Forum 21.