Précarité menstruelle : Deux bornes de collecte à l’hôtel de ville

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Précarité menstruelle : Deux bornes de collecte à l’hôtel de ville

Publié le 13 juillet 2021
Modifié le 13 juillet 2021
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La Ville et le Planning familial ont inauguré l’installation de deux bornes de collecte de protections hygiéniques dans le hall de l’hôtel de ville. Une initiative qui se renforcera encore à l’automne.
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Précarité menstruelle : Julie Vaudois et Pilar de Bernardy, du Planning familial, les adjoint-es Sylvette Rochas et Yacine Hamidi, et la conseillère municipale Kaoukeb Baya-Chatti (de g. à d.) posent derrière les deux bornes de collecte installées à l'hôtel de ville.
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Julie Vaudois et Pilar de Bernardy, du Planning familial, les adjoint-es Sylvette Rochas et Yacine Hamidi, et la conseillère municipale Kaoukeb Baya-Chatti (de g. à d.) ont inauguré les deux bornes installées à l'hôtel de ville. N'hésitez pas à venir y déposer des protections périodiques.
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En France, la précarité menstruelle concerne entre 1,5 et 2 millions de femmes pour lesquelles l’accès à des protections périodiques est difficile, voire impossible, pour des raisons financières. Il faut dire que l’acquisition de protections représente un budget de 7 à 10 euros par femme et par mois dans le budget d’un ménage.
Il a été calculé que cela représente plusieurs milliers d’euros dans la vie d’une femme menstruée”, insiste Pilar de Bernardy, administratrice du Planning familial présente lors de l’inauguration des bornes de collectes mises en place dans le hall de la mairie, en partenariat avec la Ville. “Nous devons tous nous mobiliser pour obtenir la gratuité des protections. Personne ne devrait payer pour saigner. Saigner n’est pas sale, saigner n’est pas honteux ! Nous sommes en train de mener une petite révolution culturelle dans les têtes”, estimait Pilar de Bernardy.

Un tabou à faire évoluer

Un sentiment partagé par Kaoukeb Baya-Chatti, conseillère municipale à l'égalité Femmes-Hommes. “La crise sanitaire a mis en exergue ces situations de précarité vécues par les femmes. Elles peuvent constituer un frein à la scolarisation des filles. Nous sommes engagés dans cette lutte depuis 2020. Nous avons notamment envoyé un courrier à la Ministre à l’occasion du 8 mars pour demander la gratuité pour toutes, et plus de 20 000 protections périodiques ont été distribués en juin et juillet 2020”, énumère l’élue.
Et de préciser. “C’est une démarche que l’on tente d’initier. Et les jeunes générations ont a cœur de faire évoluer le quotidien”, se félicite-t-elle. Un projet de distribution de protections au sein des établissements scolaires, au collège notamment, est évoqué. De quoi faire en sorte “que la société prenne la question en main” ajoute Sylvette Rochas, adjointe aux solidarités.

Des redistributions à l’automne

Concrètement, deux bornes de collecte ont donc été installées dans le hall de l’hôtel de ville. Cinq autres le seront à l’automne dans les Maisons des habitant-es dans le cadre du projet de lutte contre la précarité menstruelle porté par la Métropole avec le Planning et les Villes. Les protections collectées – “Des serviettes hygiéniques de préférence pour des questions de représentation”, insiste Julie Vaudois, conseillère en économie sociale et familiale au Planning familial –, seront redistribuées dans le cadre des distributions alimentaires organisées par le Collectif échirollois pour le droit à l’alimentation.
Ce doit être un produit de première nécessité, conclut Yacine Hamidi, adjoint à la dynamique citoyenne des Maisons des habitant-es. Il y a un travail à faire auprès des nouvelles générations pour qu’elles prennent le relais et cassent les tabous”. La révolution est en cours.